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Article

H 0 L'éthique des soins à l'épreuve du temps vécu par le malade d'Alzheimer

HAZIF-THOMAS Cyril

Ethique & Santé

06/2023

121-129

Démence Alzheimer ; Ethique ; temporalité

La maladie d'Alzheimer touche en règle le sujet âgé ou très âgé. Elle affecte progressivement et inéluctablement la mémoire mais non nécessairement la compréhension de l'autre. Elle altère la coévolution du malade avec le reste du monde. La rigidité systémique des systèmes de soins ne permet pas toujours une adaptation à la progression de la maladie et à l'évolution du malade. Parcours de soins impliquant soignants, aidants et malades et parcours de vie du malade et de son entourage peuvent voir se creuser un écart neuro-involutif qui s'aggrave avec le temps, un écart entre le temps vécu des uns et celui des autres, au risque d'écarter l'accès au sens du malade déjà confronté à ce qui ne fait plus sens avec la démence. Nous en discutons ici les conséquences éthiques en particulier en termes d'abandon du sens encore partageable. L'analyse des difficultés éthiques soulevées par les relations soignants-malades, proposée dans cet article, s'appuie sur la psychogériatrie et sa philosophie du soin. La construction du sens du soin tout au long de l'évolution de la maladie est indispensable. À défaut, la psychopathologie s'aggravera au dépend des malades comme des soignants. Se permettre de prendre du recul face à l'injonction de la bientraitance, ne pas la fétichiser, adopter une démarche holistique, se donner les moyens de parer à la stigmatisation et à l'auto stigmatisation qui accompagnent si souvent le handicap psychique, ce sont autant de priorités éthiques afin d'épouser le mouvement du soin et du sens, afin de faciliter la construction du sens (sémiose) dans une coévolution impliquant autant le malade que les soignants. RE

Niveau d'autorisation : Public

Volume : 20

Numéro de revue : Vol.20 n°2

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