Documents  ROUSSELY Bernadette | enregistrements trouvés : 4

Le rapport au travail s'est considérablement modifié après la pandémie de Covid-19. Les salariés ne souhaitent plus autant s'investir, prennent leur distance et font le minimum pour ne pas être pris en faute : on parle de quiet quitting ou de révolution silencieuse. Les professionnels de santé, également touchés par ce phénomène, sont à la recherche de plus de sens au travail et d'un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Organisations et relations au travail sont à réinventer.

Un manque d'humanité dans la prise en charge à l'hôpital est souvent ressenti par les patients. Il se traduit tout particulièrement par le peu de spécificité de la relation soignant-soigné. Une expérience hospitalière relatée ici est l'occasion de s'interroger. In fine, il semble que la création d'une relation singulière avec le patient soit toujours possible et repose aujourd'hui plus que jamais sur les capacités individuelles de chaque professionnel de santé.

Le virage gestionnaire pris par le management à l'hôpital depuis plusieurs dizaines d'années a mis le soin à égalité avec toute autre marchandise. Toujours plus d'actes, d'interventions, de clients à satisfaire... "Compter est devenu un symptôme."
Les managers, soumis à des injonctions paradoxales entre productivité, démarche qualité et efficience, se retrouvent un peu démunis face aux nouvelles générations de soignants qui n'adhèrent plus à ces exigences. Les métiers du soin sont victimes de la grande démission, "ample phénomène de démissions professionnelles qui a commencé aux Etats-Unis à partir de juillet 2020, à la suite de la pandémie de Covid-19, lorsque des millions d'Américains insatisfaits de leur travail ou de leur salaire, ont quitté leur emploi". Face à la dureté des métiers de soignant et au peu de considération dont ils font l'objet, les candidats ne se bousculent pas... La pénurie de personnel questionne les compétences qui se font de plus en plus rares. Une vigilance se révèle nécessaire compte tenu des besoins en personnel pour que le niveau de qualification de certains métiers ne soit pas revu à la baisse.
Les nouveaux professionnels plus enclins à l'individualisme, à privilégier leur vie personnelle, adeptes du quiet quitting ou démission silencieuse (le quiet quitting se résume à effectuer son travail, ni plus ni moins, pour éviter d'être licencié), sont attachés à leur autonomie et expriment le besoin de participer aux décisions... Ils n'obéissent plus, ne sont plus soumis comme ont pu l'être parfois les générations antérieures. Ils ne s'engagent pas dans la durée, sont prêts à changer d'établissement, d'employeur, voire de métier.
Tout comme les soignants, les usagers (patients ou résidents) expriment le souhait de bénéficier d'une prise en charge singulière et de participer aux décisions les concernant. La démocratie sanitaire modifie les rapports entre les différents acteurs. Elle oblige à un questionnement, une remise en question des pratiques et un partage des responsabilités. Face aux évolutions sociétales, le management exige aujourd'hui plus qu'hier réactivité, agilité et créativité. Il va dans le sens d'un management plus humain, à l'écoute des uns et des autres, d'un management porteur de projet pour chacun. La relation humaine doit revenir au cœur du soin.