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Sur le plan institutionnel, la santé environnementale est reconnue comme l’un des déterminants de la santé dans la Stratégie nationale de santé (SNS), publiée fin 2017 par la ministre Agnès Buzyn [1

]. Elle y est considérée au même titre que les autres facteurs d’influence tels que l’alimentation ou les addictions. Il s’agit d’un progrès dans la mesure où les déterminants environnementaux de la santé n’étaient pas suffisamment pris en compte précédemment. L’objectif visé est de promouvoir la prévention en y intégrant les aspects environnementaux qui jouent un rôle important en tant que facteurs de risque de certaines pathologies chroniques. RE

Les maladies environnementales sont en augmentation de façon globale, et les sources de contamination sont multiples : air intérieur et extérieur, alimentation, cosmétiques, eau de boisson et d'irrigation. Les perturbateurs endocriniens environnementaux font partie des causes de l'apparition de maladies chroniques dont l'incidence est en augmentation. Il existe des périodes de vulnérabilité, en particulier pendant la grossesse, l'enfance et la puberté, où ces substances peuvent modifier le fonctionnement et la mise en place de grandes fonctions, comme le développement cérébral, les différents systèmes endocriniens, les gonades, la régulation du tissu adipeux, par exemple. Les études récentes montrent une exposition généralisée des populations aux perturbateurs endocriniens, persistants (qui s'accumulent dans le temps) ou non persistants (mais avec une exposition permanente). Cependant, la prise en compte des perturbateurs endocriniens environnementaux en clinique reste marginale alors qu'elle pourrait permettre une diminution de risque des maladies liées aux facteurs environnementaux et influencer positivement l'évolution naturelle d'une maladie chronique lorsqu'elle est diagnostiquée. L'objectif de cet article est de préciser les concepts rattachés à l'exposome et de recenser les principales données scientifiques attestant des effets des perturbateurs endocriniens sur la santé afin de dresser des perspectives dans le champ de la clinique, de l'enseignement et de la recherche.

Notre société fait régulièrement face à de nouveaux dangers liés à l’évolution des conditions de vie, de production, de travail, de consommation et d’habitationLes systèmes de santé n’y sont pas étrangers. z Au contraire, ils ont un réel impact sur l’environnement, qu’il est urgent d’atténuerLes professionnels sont susceptibles d’y contribuer en modifiant leurs pratiques (prescrire certains examens moins énergivores, recourir à des méthodes thérapeutiques peu impactantes, apprendre aux patients à ne pas surconsommer, etc.)Pour que cette écoconception des soins fonctionne, il est indispensable d’y sensibiliser les étudiants dès la formation initiale. (R.E.)