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Il sera question ici des rapports décrits souvent comme antinomiques entre la pratique de l’analyse et la pratique de soins en institution. Cette antinomie a pu amener parfois certains professionnels, y compris des psychanalystes, à osciller entre une attitude de refus ou de critique envers l’intervention des psychanalystes dans les dispositifs institutionnels de soins. Plusieurs raisons plaident pour le contraire. La présence de la psychanalyse a une incidence sur la clinique et la pratique institutionnelle, surtout lorsque le clinicien accompagne des patients psychotiques.(RE)

Le rôle du psychanalyste est de prendre en compte la demande du patient et d’intervenir afin d’éclairer la cause du symptôme. Il faut alors considérer deux versants du symptôme. Le premier, le signifiant, qui donne du sens, et qui est décodé à partir du discours du patient. Le second, au cœur du symptôme, est la satisfaction, mystérieuse, encore nommée “jouissance”. Dans ce mouvement, l’interprétation, véritable fil conducteur, contribue à l’accès au symbolique.pour le patient. Les effets qui en résultent peuvent être mis sur le compte de la guérison. Mais la fin de l’analyse peut-elle être considérée comme une guérison ? (RE)

L’hystérie d’aujourd’hui, contemporaine de sa disparition clinique des nomenclatures actuelles relayées par les neurosciences, se trouve dispersée dans les catégories “fourre-tout” des troubles de conversion, de la personnalité histrionique, etc. Ces approches véhiculent ce que Jacques Lacan appelait la forclusion du sujet, ou ce qui revient à dire, son rejet ou oubli, en particulier dans le rapport au savoir et à la jouissance du symptôme. La découverte freudienne de l’inconscient, et ses études sur l’hystérie qui faisait de la conversion hystérique un message à déchiffrer, est réduite dans la clinique contemporaine à la dimension de trouble à éliminer et non plus à interpréter, car l’interprétation implique le sujet, sa parole. Heureusement pour la clinique, l’hystérie a d’autres cordes à son arc, dont le sujet trouve, en fin de compte, son mot à dire. (RE)

La douleur, le deuil traduisent, dans leur indétermination du vécu affectif, la souffrance, la culpabilité, l’angoisse lorsque les individus sont confrontés à la mort, à la perte ou à la séparation d’avec l’objet. Peu importe si cet objet est une personne aimée ou une abstraction… Ces différentes expériences signent chacune à leur manière la façon humaine de réagir devant la rencontre inéluctable avec ce réel. Saisir et dépasser l’éprouvé du vécu affectif permet de comprendre et de mettre en forme les mécanismes signifiants qui sous-tendent les processus de deuil. Cela aide aussi à appréhender sa portée nécessaire et obligée, compte tenu de l’attachement et de l’identification qui caractérisent le lien entre les humains. (RE)

La démarche d’aller vers un thérapeute est le fruit d’une contingence de la vie, un réel douloureux, parfois à peine repérable et qui devient répétitif ou insupportable. Le thérapeute prend appui sur cette aventure qui commence afin de révéler l’objet qui se niche dans la parole du patient. Pour orienter ce travail se croisent le transfert, le symptôme et la part de jouissance. L’aventure de la parole prend ainsi le risque d’aller vers l’intime, présent dans ce qui fait souffrance. Un point de vue psychanalytique est précieux pour éclairer les enjeux du champ relationnel. (RE)