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Accompagner les patients en fin de vie fait partie du quotidien de l'infirmière des soins intensifs. Peu d'études ont documenté ce que les infirmières considèrent être de bons sins palliatifs dans ce contexte. Cette étude phénoménologique s'est déroulée en quatre phases et avait pour but de comprendre comment se manifestent les "bons soins" palliatifs à l'USI. Les données ont été recueillies par entrevues de groupe, séances d'observation suivies d'engtrevues individuelles et entrevues de validation en groupe. Les "bons soins" palliatifs se manifestent par la considération des six dimensions de la perosnne, comme proposées par Gastmans et al. (1998), soit les dimensions physique, relationnelle, psychologie, morale, sociale et spirituelle.

L’objet de cet article est moins de faire l’éloge de Paul Ricœur que de montrer qu’il existe un véritable usage pratique, et même opérationnel de cette pensée, et particulièrement dans le champ de la médecine et du soin. D’autant plus que l’auteur de "Soi-même comme un autre" occupe une place importante dans le paysage philosophique contemporain que ce soit dans le champ de la phénoménologie que dans celui de l’herméneutique. C’est en faisant appel à ces deux traditions philosophiques que Ricœur propose une éthique narrative particulièrement féconde pour la réflexion soignante. Toutefois, dans cet article, nous nous arrêterons plus particulièrement au philosophe qui nous invite à habiter et à agir dans le monde, celui qui propose, à partir de la tradition aristotélicienne et kantienne, une éthique pratique. Nous verrons ainsi de quelle manière les trois moments de « sa petite éthique - visée de la vie bonne, avec et pour les autres, dans des institutions justes » peuvent éclairer la réflexion éthique et politique des acteurs du soin.

Cet article a pour but de mettre en évidence l’intérêt et la valeur de la méthode du récit phénoménologique comme résultat d’une démarche rigoureuse de l’analyse des données permettant une compréhension fine de phénomènes. L’exercice s’appuie sur deux démarches de recherche portant sur des objets différents mais qui ont toutes les deux abouti à la construction de récits phénoménologiques. La première démarche de recherche explore la dynamique du changement chez des professeurs d’université ayant vécu l’expérience d’implantation d’une innovation pédagogique majeure. La deuxième démarche de recherche examine les savoirs acquis par l’expérience chez un public d’aides-soignantes qui travaillent auprès de personnes âgées dépendantes. Dans cet article, y est exposé la systématisation de la démarche méthodologique conduisant au récit phénoménologique en faisant d’abord un bref aperçu de ses ancrages théoriques, ensuite en rendant accessible son opérationnalisation et enfin en situant sa valeur au regard des critères de scientificité en recherche qualitative.

« Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre », écrivait Victor Hugo1 . L’euthanasie est un sujet politique, médical et social récurrent, sur lequel tout un chacun ancre une conviction. Souvent idéologique. Réfléchir sur l’euthanasie nécessite de se questionner concrètement sur la vie. D’après Michel Henry, philosophe phénoménologue qui distingue vie et existence : « Dans le monde, nous voyons des êtres vivants, nous voyons des corps vivants, mais jamais la vie »2 . La vie est donc un phénomène invisible, ce qui ne veut pas dire non réel. Ce phénomène se manifeste dans le monde par nos existences visibles. Peut-on penser une existence sans vie ? Une vie morte ? L’euthanasie, est-ce supprimer une vie « fardeau »… ou raccourcir une existence vivante ? Quel lien avec le fait de regarder se consumer une bougie ou la souffler ? C’est ce à quoi nous nous intéresserons au fil de cet article. RE