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Une réflexion peut être menée sur l’intimité au sein des espaces privatifs en institution. L’analyse des concepts qui sous-tendent actuellement la conception architecturale des chambres des établissements sanitaires et médico-sociaux permet de comprendre les raisons pour lesquelles l’intimité et le sentiment de chez soi y sont souvent mis à mal. Une approche sensible permet d’explorer le vécu des personnes et de proposer des pistes de réflexion pour améliorer les conditions de vie en institution.

Confrontés au corps malade, au corps qui ne connaît plus le silence des organes qu'il englobe, au corps vieillissant, fatigué, les soignants, outre les soins qu'ils dispensent, entrent dans une rencontre avec une dimension symbolique. A la croisée de l'intime et du social, dans une confrontation qui les relie à une pratique ancestrale, celle du corps comme outil de perception à la fois "touchant et touché", lieu d'une conscience "incorporée", les soignants questionnent également le rapport à leur propre corps.

Intimité et sexualité sont fréquemment associées. L’intimité correspond à ce qui est intérieur, ce qui est profond et secret. Le plus souvent, il s’agit de ce qui reste caché sous les apparences et qui est inaccessible à l’analyse. La sexualité regroupe l’ensemble des tendances et des activités qui favorisent le rapprochement des corps, comprenant l’union des sexes, la recherche de plaisir, et un accomplissement plus global. Ces notions sont intimement liées et fréquemment abordées dans notre société.
En revanche, lorsque l’on parle de personnes âgées, le sujet de la sexualité devient tabou, comme si les capacités, l’envie et les droits devenaient différents, restreints, voire malvenus. La situation devient plus complexe encore lorsque la personne présente des troubles neurocognitifs et qu’elle est prise en charge dans un hôpital ou qu’elle réside dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). La notion de la dignité, définie par la valeur intrinsèque d’une personne et qui commande le respect d’autrui, vient alors s’ajouter à la complexité de la situation. Même si l’on s’en défend, l’âgisme est toujours bien présent !