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La migration est une expérience porteuse d’un potentiel de richesse et de créativité pour l’individu, mais qui peut aussi considérablement le fragiliser. Les adolescents migrants et enfants d’émigrés sont particulièrement vulnérables à la souffrance psychique et au suicide. De nombreuses études internationales témoignent d’une prévalence conséquente de passages à l’acte suicidaire chez les migrants et leurs enfants. L’environnement familial dissocié et les conflits intergénérationnels sont autant de facteurs de risque de conduite suicidaire chez ces adolescents. Réétablir des liens en valorisant la culture d’origine, par exemple, contribue au sentiment de continuité culturelle qui est un facteur protecteur du risque suicidaire.(RE)

Le cadre juridique de la prise en charge mère-bébé évolue depuis trente ans sous l’impulsion des dispositifs innovants mis en place par les professionnels de santé hospitaliers. La liaison en périnatalité se situe à la croisée de temporalités et d’objectifs de prise en charge différents, et nécessite un dialogue constant entre les soignants de liaison et ceux de maternité. La finalité est de former un contenant permettant l’élaboration d’une réponse adaptée à la complexité des situations cliniques rencontrées. (RE)

La grossesse à l’adolescence représente un risque à l’échelle mondiale. En France, en 2016, 1,14 % des grossesses ont concerné les 15-17 ans. Rares dans nos sociétés, elles sont socialement réprouvées. Une revue de la littérature médico-psycho-sociologique démontre, qu’au-delà de l’échec contraceptif ou du caractère accidentel qu’elles évoquent, il est primordial de dépister les situations à risque et de s’intéresser au sens que prennent ces grossesses adolescentes. (RE)

La grossesse à l’adolescence sort des normes sociales actuelles ; perçue comme un échec, elle questionne
Comment les soignants accompagnent-ils ces jeunes filles ? Confrontés à un panel de situations, ils déploient une grande vigilance en rapport avec leurs représentations et avec les données de la littérature. Parallèlement, les pratiques reposent sur la relation transférentielle proche d’une relation parent-enfant. Le suivi d’une adolescente enceinte nécessite des ajustements spécifiques. (RE)

Le dispositif mère-enfant de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93) est implanté dans un territoire caractérisé par une précarité psychosociale et un multiculturalisme. Le récit de la prise en charge en post-partum immédiat d’une patiente épileptique ayant accouché de jumeaux illustre la mise à mal possible du cadre de soins et la nécessité d’une coordination entre les équipes intra- et extrahospitalières pour offrir un bien-être et une sécurité optimale à la mère et à l’enfant. (RE)

Les formes sévères de l’autisme sont repérées par les familles dans la première année de vie, mais encore rarement prises en charge avant l’âge de 3 ans. Le dépistage et la prise en soins précoce sont recommandés pour améliorer le pronostic fonctionnel des enfants. Cependant, la symptomatologie des troubles autistiques est encore peu connue des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance Plusieurs points sont délicats : lors de la première année les symptômes des enfants à risque sont peu spécifiques en dehors du manque d’appétence relationnelle ; et la prise en charge précoce modifie probablement le tableau des jeunes patients. Les outils de dépistage restent rares mais tendent à se développer. (RE)

L’échec récurrent à rendre compte avec fidélité des réalités locales, par la sémiologie construite sur le modèle universaliste de l’evidence-based medicine (médecine fondée sur les faits) a rendu nécessaire la théorisation de culture-bound syndrome (syndrome lié à la culture). Le cas de Mme S. illustre comment, malgré de multiples hospitalisations et prises en charge, une première symptomatologie d’allure psychotique a éclipsé, des années durant, un trouble dépressif récurrent. Ces erreurs de diagnostic concernent des personnes en raison de leurs origines non occidentales, et conduisent à un surdiagnostic de schizophrénie. Il nous paraît urgent de promouvoir une prise de conscience de cette inégalité sociale de santé en sensibilisant les internes de psychiatrie français aux questions transculturelles. (RE)