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Les premiers contacts avec l'univers hospitalier sur les lieux de stages sont dédiés à l'initiation à un apprentissage des gestes et à une exploration de l'état du malade dans l'interrogatoire. Ils relèvent d'une démarche explicative à travers une approche descriptive et technique nécessaires. Le travail proposé aux étudiants dans les certificats d'anthropologie et clinique que nous évoquons ici, vise à initier une démarche de compréhension de la situation du patient, à travers un travail d'écoute. Il s'agit d'entendre la parole du patient dans l'attention aux mots à travers lesquels se tisse l'expérience vécue de la maladie, dans le récit hiérarchisé de cette expérience qu'il livre au professionnel de santé, dans la formulation de ses espoirs et de ses craintes. Nous présentons ici les fondements de ce travail de compréhension herméneutique et relatons la genèse de sa mise en œuvre. Tous les étudiants sont sensibilisés à cette démarche lors d'une demi-journée consacrée à la relation clinique dans l'enseignement fondamental en DGSM2, lors de laquelle nous abordons dans cette optique des récits de médecins et de malades issus de la littérature. Ils ont ensuite la possibilité d'approfondir et de s'initier au travail d'écoute dans des certificats optionnels proposés en premier et second cycles, à travers un travail d'analyse herméneutique collectif de leurs propres récits de stage. RE

L'écriture des récits a lieu lors des séances de cours ; il s'agit de récits spontanés, qui font ensuite l'objet d'un travail d'analyse herméneutique du groupe au cours d'une discussion orale. Les deux premières analyses présentées ont été rédigées après coup par deux participants du certificat optionnel du premier semestre pour partager le fruit de ce travail. Les suivantes sont tirées d'un livret collectif réalisé à l'initiative et par les participants au certificat optionnel de 2013 à l'occasion de leur participation au congrès du Collège de sciences humaines d'Angers. RE

[Edito] Hier dans le débordement de la pandémie, aujourd'hui dans le délitement du système de santé, il peut paraître majeur de rappeler que soigner, c'est d'abord « s'occuper avec attention de » quelque chose ou de quelqu'un. Rapportée à l'activité médicale et soignante, cette attention vaut pour les deux versants du soin classiquement désignés sous les anglicismes du cure et du care , comme en témoignent les questions posées par les regards portés sur la prise en soin dans ce numéro. Soigner le soin, ce serait alors s'occuper avec attention de l'agir médical et soignant – ce qui signifierait à la fois soigner le mieux possible sur le plan technique et clinique en mettant en œuvre les moyens nécessaires adaptés à chacun, et soigner en prenant garde à la forme et aux effets du soin. RE