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La démocratie de la gouvernance à l'hôpital suppose une valorisation de la place des soignants, notamment paramédicaux en son sein, ainsi qu'une direction qui les représente au plus haut niveau du processus décisionnel, en coordonnant les équipes de soins et les projets, au service des usagers, et en collaboration avec les autres acteurs de santé. La mise en œuvre d'un trio de gouvernance à la tête de l'institution hospitalière constitue une opportunité de développer un réel équilibre des pouvoirs des professionnels de santé hospitaliers au bénéfice du management des équipes, de leur attractivité et de leur fidélisation ainsi que de l'amélioration de la prise en charge des patients.

Après deux années de crise sanitaire, comment les directions des hôpitaux ont-elles pu envisager l'intégration de nouvelles marges de manœuvre managériale participative issues de la loi Rist du 26 avril 2021 ? Dans un contexte de crise des vocations médicales et soignantes, des actions peuvent être menées pour restaurer la confiance et encourager le recrutement, l'attractivité et la fidélisation des personnels hospitaliers d'aujourd'hui et de demain.

La stratégie "Ma santé 2022", suivie du Ségur de la santé et de ses textes corollaires, propose une énième évolution de la gouvernance hospitalière. De nombreux aspects de ce texte font débat : l'influence des nouvelles dispositions dans l'exercice des missions du directeur des ressources humaines (DRH), les enjeux pour la DRH d'un établissement support, les thématiques qui devraient faire l'objet d'une réflexion collective, l'appropriation de la loi par les managers hospitaliers, les critères de réussite, etc.

Sur le plan réglementaire et législatif, la représentation des usagers dispose de solides fondations, qui ont été notamment posées par la loi Kouchner de 2002. Cependant, d'importants changements sont à conduire pour mieux intégrer les représentants des usagers à la vie de l'établissement. Si cette effectivité de fonctionnement est encore un objectif lointain, de nombreuses perspectives, notamment organisationnelles (patients-partenaires, mouvement autour de l'expérience patient, etc.), s'offrent aux acteurs de la démocratie en santé pour renouveler leurs pratiques.

Aujourd'hui, un service de soins ne se décline plus seulement sous l'égide du seul médecin, mais au travers du binôme médecin responsable de service-cadre de santé. Ce double management hospitalier est primordial et vise à assurer une bonne gestion des services de soins. Mais au-delà de la diversité de leurs compétences, ces deux acteurs agissent dans un but commun : celui d'assurer la qualité et la sécurité des soins. Ce dernier est également partagé par les équipes de soins, composantes essentielles de la réussite de cette action collective.

L'hôpital est en crise. Cette crise est l'arbre qui cache la forêt, car c'est tout le système de santé qui est en crise. C'est avec endurance et pugnacité que le législateur tente, réforme après réforme, de résoudre et de simplifier la complexité hospitalière. L'actualité nous démontre quotidiennement que le grand jour n'est pas encore venu. C'est dans ce contexte de tension que nous avons voulu vous proposer ce dossier. La dernière loi Rist a fait de nombreuses propositions pour améliorer la gouvernance des établissements de santé et développer l'attractivité des professionnels de santé. Cette loi suffira-t-elle à résoudre les problématiques multiples et diverses ? Nous avons pu constater que tous les acteurs ne sont pas au diapason, et l'on peut percevoir ce qui rassemble et ce qui mérite encore de nombreux points d'attention. Au-delà de l'analyse juridique d'experts de la loi qui fixe bien les contours de la crise, des représentants d'usagers, des professeurs d'université, des directeurs d'hôpital, des directeurs des soins et des cadres de santé font part de leur expérience.