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Les établissements de santé sont aujourd’hui tous inscrits dans un management par la qualité qui permet de minimiser les risques liés à l’activité de soin et de garantir la qualité de cette même activité. Ce souci du mieux s’est enrichi, depuis quelques années, du développement de démarches ou d’espaces éthiques qui garantissent au patient qu’il sera considéré non seulement comme malade destinataire de soins mais aussi comme sujet visée d’une intention. Comment la démarche systématique de mise en lisibilité du processus d’anticipation des risques et d’évaluation de l’activité que garantit le management par la qualité peut-elle être conciliée avec le souci de singularité de la réflexion éthique ? C’est à cette question que nous proposons d’amener des éléments de réponse dans cet article. RE

Les soins en psychiatrie sont divers, formels ou informels, avec ou sans médiations, individuels ou de groupe, socio ou psychothérapiques, mais sous leur diversité ils ont un point commun, ils sont souvent difficilement évaluables. Dès lors, comment justifier l'engagement de plusieurs soignants pendant des mois dans un projet qui a nécessité de rémunérer des professionnels du monde artistique? Cet article rapporte, issues de témoignages des patients et des soignants, des réactions sans équivoques qui font émerger différents aspects que nous prétendons hisser au rang de thérapeutiques. Entrent dans cette catégorie, le plaisir, l'investissement dans un rôle, le développement de possibilités relationnelles et existentielles, la gestion des émotions, l'investissement cognitif.
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Les activités thérapeutiques à médiation sont des actes paramédicaux spécifiques des soins en santé mentale. Pour l’infirmier, elles s’inscrivent dans les possibilités du décret relatif à sa profession ainsi qu’à un foisonnement créatif souvent spontané. À cause, ou peut-être grâce, à la concision des termes du décret sur ce thème, l’imagination des soignants a exploré de très nombreuses possibilités qui nécessitent cependant un effort de clarification. Les catégories de sociothérapique et de psychothérapique permettent, autour des rôles propre et prescrit, de faire une partition incontournable que ce texte exploite et précise. (RE)

La relation de soins s’inscrit dans une phénoménologie particulière, structurée par les possibilités cognitives du sujet humain. Ces dispositions organisent le vécu autour de courtes séquences temporelles, les moments, qui s’enchaînent à l’infini dans une fausse impression de flux. Dans ce cadre, trois types de moments intersubjectifs peuvent être repérés. Tout d’abord les « moments présents partagés », dotés d’une saillance particulière qui donne une valeur spécifique à l’échange en cours. Ensuite, sur cette base, les « moments urgents », qui relèvent d’un déséquilibre dans la dynamique de l’échange en cours et signent la nécessité d’un changement dans cette dynamique. Enfin les « moments de rencontre » qui sont désignés comme des moments de résolution d’un moment urgent générant l’émergence d’un changement, c’est-à-dire d’un vécu nouveau, d’un état d’être différent et durable. Cette phénoménologie permet de révéler comment chaque rencontre avec un patient, aussi furtive soit-elle, aura un impact sur le vécu de ce dernier. (RE)

Le soin relationnel est un engagement de soi dans une aventure intersubjective. Cette dernière suppose de mettre momentanément à disposition de l’autre son être propre ce qui est nécessairement impliquant. Cela passe par un vouloir et un pouvoir mais aussi par un savoir qui protège le soignant et fonde le caractère professionnel de son action. C’est ce savoir qui doit venir féconder la réflexivité du soignant dans son engagement intersubjectif pour en faire un acte de soin. (RE)

L'augmentation et la diversification des demandes de consultation dans les CMP ont entrainé, ces dernières années, un allongement du délai de réponse médicale. La pratique montre alors que l'infirmier, souvent plus disponible que le médecin se trouve en première ligne et se voit dans la nécessité de pratiquer des actes de soins en première intention. Cependant, bien que cette pratique soit prévue dans le décret de compétence, elle nécessite d'être circonscrite par une définition rigoureuse.

Cet ouvrage formalise les savoirs propres à la relation de soin. Il fournit des repères indispensables aux étudiants et aux formateurs pour construire une compétence spécifique et renforcer la professionnalisation.

Les aspects relationnels du soin peuvent aujourd hui être altérés du fait des conditions des pratiques ou des contraintes institutionnelles. Or l objectif d une relation de soin de qualité reste prôné dans les programmes de formation et demeure revendiqué par la plupart des soignants. Il importe donc à la fois de tenir compte de ces difficultés et de préciser les contours de cette relation. Si celle-ci requiert des efforts individuels et collectifs, elle est à la portée de tous les professionnels de la santé en formation et en exercice, au fait des savoirs essentiels nécessaires pour être présent à autrui et procurer son aide. C est le projet de cet ouvrage que d aborder les savoirs propres à la relation de soin. Ceux-ci sont tout autant théoriques qu expérientiels et liés à la sensibilité des professionnels. Si le soin est avant tout un acte porteur d une intention vis-à-vis d une personne en attente d un mieux-être, la relation de soin est un espace particulier caractérisé par des possibilités de transformation du vécu de l autre grâce à des échanges, de l écoute, du partage. Peu importe alors la durée ou la raison du moment relationnel : il y a relation de soin dès lors que celui qui soigne s offre avec disponibilité et attention à l autre. L auteur passe en revue les savoirs requis pour une entrée en relation optimale avec autrui, à travers notamment les notions d intersubjectivité, d émotion, d empathie et de moment présent. Sont également détaillés les divers outils pour parfaire la relation de soin, comme la réflexivité ou l analyse de pratiques. Il s agit ainsi de mettre en exergue tout ce qui favorise la construction d une réelle compétence relationnelle, en montrant comment un simple contact peut parfois se transformer en moment relationnel fécond, apaisant et constructeur. La professionnalisation des soignants en général, des infirmières en particulier étant toujours à renforcer, cet ouvrage vise à y contribuer en formalisant ce qui relève le plus souvent d un travail invisible et peu reconnu. Il fournit des repères indispensables pour les étudiants, et les formateurs y trouveront détaillés les contenus des apprentissages en lien avec la relation de soin. (RE)