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La négociation du soin mobilise une pluralité des acteurs, avec des poins de vue différents : elle réunit des professionnels du soin et des profanes, ce qui nécessite que chaque partie s'ajuste aux schémas de pensée de l'autre. L'auteur aborde les questions posées par les formes contemporaines de prises en charge en termes de négociation dans les soins. Il mobilise les modèles d'analyse de la négociation pour rendre compte des relations qui se nouent entre les différents acteurs.

Au sens juridique du terme, le consentement finalise une négociation entre deux parties. Lorsque la relation de soin s’inscrit dans la durée, il devient une dynamique relationnelle qui génère un compromis fragile, constamment remis en question par le caractère évolutif et imprévisible de la maladie. Suivant une conception holiste de l’autonomie, le processus décisionnel doit prendre en compte à la fois la rationalité de la délibération et les préférences singulières de l’individu. Lorsque le patient n’est plus apte à consentir, autonomie et bienfaisance entrent en relation dialogique. (RE)

La notion de temporalité a toute son importance dans la prise en charge de la maladie chronique. L’éducation thérapeutique du patient propose un soin holistique dans lequel interfère son histoire de vie. Mettre en place un contexte propice à un accompagnement personnalisé demande de considérer ses interactions culturelles. Une communication ajustée prédisposera à une adaptation de comportement et à l’amélioration de la qualité de vie du patient. (R.E.)

Plan :
- Prendre en considération le passé
- La maladie chronique et ses paradoxes
- Les cultures polychrone et monochrone
- La richesse du contexte en éducation thérapeutique
- Instaurer une relation de confiance
- La mémorisation vers une adaptation de comportement
- Conclusion

Le refus de soins peut déstabiliser les soignants mais il reflète la volonté de la personne de rester décideur principal. Lorsqu’il est formulé, il impose de se questionner et de modifier la pratique en fonction des besoins de la personne et du caractère d’urgence à prodiguer le soin. Le soignant se situe dans l’écoute, l’information et l’échange. L’équipe doit identifier l’origine de ce refus, parfois multifactorielle pour mieux adapter sa négociation. En service de gériatrie, comprendre le refus de soins est complexe car la personne, souvent fragile, peut présenter de surcroît des troubles cognitifs.(RE)

L’intégration des infirmières praticiennes en soins de santé primaires est hautement complexe mais peu étudiée au regard de changements socioprofessionnels plus larges dans le système de santé.
Objectif : le but de cette étude était d’examiner l’intégration et la négociation du rôle des infirmières praticiennes en contexte interprofessionnel dans divers modèles de soins de santé primaires.
Méthode : une ethnographie multisite critique, combinant la théorie de l’acteur-réseau et les concepts foucaldiens de discours et pouvoir, a été menée au sein de trois différents modèles de soins dans lesquels des entrevues semi-dirigées (n=23 infirmières praticiennes), de l’observation directe et de l’analyse documentaire ont été réalisées.
Résultats : les finalités organisationnelles, les normes de pratique, le droit des infirmières praticiennes à l’autodétermination, les dynamiques de collaboration avec les médecins, ainsi que la prise en charge des patients ont été identifiés comme des facteurs d’intégration produisant davantage d’instabilités, de négociations et de contrecoups professionnels, identitaires et moraux chez ces professionnelles.
Discussion : ces résultats remettent en question la perception répandue d’un manque de clarté du rôle des infirmières praticiennes et permettent une compréhension renouvelée de leur intégration en soins de santé primaires. (RE)

L'engagement syndical est le fruit d'une histoire familiale, d'une rencontre ou encore l'aboutissement d'une vie professionnelle bien remplie. Il peut se construire sous des formes distinctes et à travers différentes missions, dont la défense des intérêts collectifs. La réglementation permet encore que des représentants du personnel soient élus démocratiquement. Pourquoi, en période post-Covid-19, le syndicalisme et la défense des intérêts collectifs dans la fonction publique hospitalière font-ils encore débat ? (RE)

La négociation des soins fait écho à l'idée que le patient doit avoir une place et un rôle accrus dans le champ de la santé. Traditionnellement, dans la relation soignant-soigné, le savoir appartenait au premier qui imposait ses décidisions au second. Aujourd'hui, dans un contexte qui prône le malade comme acteur du soin, il faut s'assurer que la négociation ne soit pas un alibi humaniste. En psychiatrie, les soins sous contraite et le déni de la pathologie rendent le soin négocié encore plus complexe. Pourtant, faute de négociation, la prise en charge est vouée à l'échec.